Denis Bertholom, du rapport de force permanent aux jérémiades à la barre du tribunal.

Scène pour le moins cocasse ce vendredi 18 juin au Tribunal administratif de Rennes lorsqu’après deux heures au cours desquelles le rapporteur public s’est attaché à étriller point par point le PLU scélérat de la commune soigneusement élaboré par Denis Bertholom pour satisfaire, en affidé docile, aux caprices de son ami Michel Giboire, le Maire de Larmor-Baden, accablé dans son fauteuil, s’est soudainement permis une prise de parole du plus mauvais effet.

S’avançant péniblement à la barre il s’est alors fendu de quelques jérémiades, pleurnichant sur les malheurs que lui procurent la loi littorale, les espaces Natura 2000 et autres dispositifs de protection de l’environnement qu’il n’a cessé de piétiner en 13 ans de mandat. Denis Bertholom a l’art de se victimiser pour masquer ses propres défaillances. Une posture qu’il ne manque pas de servir à la clique d’identitaires larmoriens qui lui sert de base électorale mais dont on peut douter qu’elle suffise à amadouer les juges.

Car le personnage est connu des tribunaux devant lesquels il ne cesse de se répandre, systématiquement pour y être désavoué. Dans la même semaine, c’est un autre rapporteur public, celui du Conseil d’État, qui l’a renvoyé lui aussi dans les cordes considérant le permis d’aménager au Moulin « totalement illégal » confirmant ainsi la décision de la cour d’appel de Nantes dont Denis Bertholom avait eu le toupet de considérer qu’elle avait commis des erreurs de droit !

Des erreurs de droit… Alors qu’il n’a de cesse de le bafouer sciemment. En février dernier ce même Conseil d’Etat avait jugé tout aussi illégal le permis de construire accordé par la commune au camping Ker Eden. Il s’agissait alors d’édifier un bâtiment d’accueil, un complexe sanitaire et une piscine, pile dans la bande des 100 mètres, prévue par la loi littorale !

Maître Erwan Le Cornec, qui représentait les associations ce vendredi à Rennes n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler qu’en quarante ans d’application de la loi littorale, pas un seul Maire de Larmor-Baden, n’avait su la respecter. Su ou voulu ?...

Inutile de dérouler davantage encore les décisions de justice rendues sur l’aménagement de la commune depuis l’investiture de son Maire en 2008. Elles ne sont qu’une longue litanie de camouflets dont Denis Betholom n’aura jamais voulu tirer quelques enseignements. « S’il faut aller en justice, on ira, ça ne me dérange pas » lançait-il bravache dans le Télégramme il y a quelques mois. Ne lui vient-il pas à l’esprit que cela commence peut-être à déranger une partie croissante de ses administrés, fatigués de voir la commune se ridiculiser et dilapider les deniers publics dans des aventures judiciaires que les assureurs de la Mairie ont d’ailleurs décidés de ne plus couvrir ?

Denis Bertholom s’obstine à considérer la commune comme son jouet, les tribunaux comme une cour de récréation où l’on joue tantôt les fiers à bras, tantôt les victimes et les conseils municipaux comme un défouloir où l’on critique violemment les juges et leurs décisions avant d’insulter proprement ceux qui ont eu l’outrecuidance de les saisir pour solliciter un arbitrage. S’il peut se prévaloir de la légitimité des urnes, elle ne lui a pas non plus été confiée pour satisfaire son petit égo et laisser libre cours à son appétence pour le conflit permanent.

Même s’il n’est pas aidé par ses adjoints, Denis Bertholom ne méconnait pas la loi, il s’assoie dessus délibérément sachant pertinemment que ses décisions iniques en matière d’urbanisme lui vaudront de longs combats judiciaires dont il sortira défait. Lorsqu’il accorde tel permis de construire ou d’aménager, lorsqu’il élabore le PLU de sa commune, il ne pense pas même une seconde que sur un malentendu ça peut passer, il s’enferre dans un rapport de force permanent contre les juges, contre les associations, qu’il ne manquera pas alors de désigner d’un doigt inquisiteur comme les « fossoyeurs de la commune » selon la formule consacrée par l’un de ses illustres adjoints. Impuissant à enrayer le lent déclin de son village, indifférent à son sort puisqu’il n’est qu’un faire-valoir pour satisfaire d’autres ambitions, Denis Bertholom aime s’inventer des adversaires sur lesquels il peut se défausser pour leur imputer la responsabilité de ses échecs.

Samedi 26 juin, Violo, Guyomard et leurs moutons viendront eux aussi verser quelques larmes hypocrites sur le devenir du village à l’occasion d’un rassemblement qui appelle à célébrer « 30 ans de blocage ». Nul doute que les quelques meneurs de cette kermesse parviendront à souder leur auditoire dans une haine commune de quelques associations dont on oubliera opportunément qu’elles n’ont pour objet que de faire valoir le droit, qu’elles n’enterrent pas elles-mêmes les projets de la commune mais que c’est la justice qui le fait.

Denis Bertholom posera certainement un petit sourire narquois sur ces festivités qui tombent à point pour faire oublier le marathon judiciaire de cette semaine. Un épilogue salutaire qui viendra éprouver une nouvelle fois sa petite stratégie politicienne. La boucle sera bouclée. Après tout, pourquoi se priver ? A Larmor c’est si facile !

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