Morbihan. La bonne santé du tourisme ne masquera pas les difficultés

OUEST-FRANCE, Olivier CLÉRO. Publié le 18/09/2020

Le conseil départemental a fait sa rentrée ce vendredi. Si la saison touristique a été très bonne, ses élus s’interrogent pour 2021, année des futures élections départementales.

François Goulard se veut rassurant, si la crise va impacter les finances du département, à l’image du tourisme, sa bonne santé devrait lui permettre d’en sortir sans grosses séquelles.

« Nous devons nous attendre à une situation économique qui va être durablement dégradée. » L’ambiance n’était toujours pas à l’optimisme débridée au conseil départemental où le masque a fait lui aussi son apparition « pas totalement justifiée, mais obligatoire ». Seule bonne nouvelle, la saison touristique n’a pas souffert du Covid. « Elle a été convenable, on est sur les mêmes chiffres que 2019 avec un très bon mois de juillet. Le Morbihan est un des départements qui a le mieux résisté avec la meilleure occupation de lits en France », fait savoir François Goulard. Ronan Loas, confirme. « Le tourisme, c’est 1,6 milliard de retombées. Nous sommes restés très attractifs alors que la concurrence des pays étrangers low cost est tombée. Beaucoup de Français se sont tournés vers nous. L’annulation du Festival interceltique n’a pas eu d’impact sur le nombre de nuitées », apprécie le maire de Ploemeur que le tourisme ce ne sont pas que des milliers de personnes qui débarquent sur nos côtes, mais toute une économie qui en fait vivre des dizaines de milliers.

Mais le tourisme ne fait pas vivre tout le monde. Le conseil départemental doit ajuster son budget aux conséquences économiques de la crise sanitaire sociale et économique. « Nous avons sept millions d’euros de dépenses supplémentaires directement imputables à la crise à quoi s’ajouteront huit millions d’euros pour les versements du RSA », calcule le président qui se veut rassurant. « Nous pouvons continuer d’avoir une politique ambitieuse pour les collèges, les routes, les collectivités locales. »

Pas de quoi cependant dépenser des millions pour racheter l’île Berder, premier sujet évoqué par le groupe de gauche. « Vous avez opposé une fin de non-recevoir aux demandes des nombreux manifestants », regrette Christian Derrien. « L’île n’est pas à vendre et il n’y a pas de droit de préemption », lui rappelle François Goulard qui regrette « une polémique absurde qui n’a aucun sens. » Dans les rangs de la gauche, Laurent Tonnerre prend ses distances, soulignant que « le discours de Christian Derrien ne le concerne pas ». Message reçu par le président qui fustigera « les positions caricaturales d’une partie de l’opposition ».

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